L’Œil d’or récompense chaque année un film présenté dans les sélections du Festival de Cannes : sélection officielle (compétition, Un Certain Regard, hors compétition et Séances de minuit, Séances spéciales), Quinzaine des cinéastes et Semaine de la critique. Créé en 2015 à l’initiative de la Société civile des auteurs multimédia (Scam) avec la complicité du Festival de Cannes, son objectif est de mettre en lumière le genre documentaire et d’accroître sa visibilité auprès du grand public. Une bourse de 5.000 euros est attribuée au film lauréat du Prix du documentaire, qui peut alors concourir à l’Oscar du long-métrage documentaire. Cette année, le trophée est revenu à deux réalisatrices, que le jury n’a pu départager. La première lauréate de L’Œil d’or est la réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania, récompensée pour son film «Les Filles d’Olfa», en compétition dans la sélection officielle. Coproduction entre la France (Tanit Films), la Tunisie, l’Allemagne et l’Arabie saoudite, le film a bénéficié du soutien du CNC. Il raconte l’histoire d’Olfa, mère de quatre filles dont les deux aînées disparaissent subitement. Ce documentaire s’est distingué par l’originalité de son dispositif puisque la réalisatrice a fait appel à deux actrices professionnelles pour jouer le rôle des filles disparues. Le deuxième film lauréat traite lui-aussi de questions familiales. Il s’agit de «Kadib Abyad» («La Mère de tous les mensonges») d’Asmae El Moudir, une coproduction entre le Maroc, le Qatar, l’Arabie saoudite et l’Égypte. Présenté dans le cadre de la sélection Un Certain Regard, ce documentaire oscille entre histoire nationale et histoire personnelle pour raconter les «émeutes du pain» en 1981 et leurs conséquences sur la société marocaine contemporaine.

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