Une cour judiciaire du Nevada examine depuis lundi 16 septembre un conflit de succession entre le puissant magnat des médias Rupert Murdoch et quatre de ses enfants, une affaire aux implications considérables pour l’avenir de l’empire médiatique, dont la chaîne Fox News, préférée des conservateurs. Malgré la demande d’une coalition de médias américains incluant le New York Times, qui a révélé l’affaire, CNN et la radio publique NPR, les audiences se dérouleront à huis clos devant un commissaire aux successions d’un tribunal de Reno. Au centre de cette bataille, le projet de Rupert Murdoch, 93 ans, de modifier les termes du trust familial pour confier le contrôle de son empire, dont les groupes News Corporation et Fox Corporation, présents aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et en Australie, à son fils aîné Lachlan après sa mort. Cependant, trois autres enfants de Rupert Murdoch (James, Prudence et Elisabeth) ont contesté ce projet, car le trust prévoyait à l’origine des droits de vote égaux pour les quatre descendants. Pour de nombreux observateurs, l’affaire aura de lourdes implications sur l’avenir de l’empire laissé par Rupert Murdoch, accusé d’avoir, via certains de ses journaux et de ses télévisions, favorisé la montée des populismes dans les pays anglo-saxons, symbolisés par le Brexit au Royaume-Uni et l’ascension de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis en 2016. Lachlan Murdoch est réputé plus proche de la ligne conservatrice de son père, qui lui a déjà passé la main à l’automne 2023 pour diriger News Corp et Fox Corporation, tandis que ses trois frères et sœurs sont réputés plus centristes. Ainsi, James Murdoch, qui avait quitté News Corp en 2020, a officiellement apporté son soutien à la candidate démocrate à la présidentielle Kamala Harris. D’après le New York Times, qui a eu accès à des extraits du dossier, les avocats de Rupert Murdoch «ont fait valoir qu’il essayait de protéger James, Elisabeth et Prudence en s’assurant qu’ils ne seraient pas en mesure de modérer la politique de Fox ou de perturber ses opérations par des luttes incessantes pour la direction», écrit le quotidien.

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